Cambodge : fausse démocratie, vraie tyrannie
La dérive autoritaire du Cambodge est l’un des exemples les plus frappants, sinon le plus frappant, de l’évolution de la majorité des pays de l’Asie du Sud-Est vers l’« illibéralisme ». Depuis longtemps, on savait que le royaume cambodgien n’était qu’une démocratie de façade. Un régime quasi autoritaire placé depuis des lustres sous la férule du premier ministre à poigne Hun Sen, ancien Khmer rouge reconverti depuis les années 1990 aux bienfaits de la démocratie libérale – système dont il a su tirer à merveille les avantages.
Désormais, la façade déjà lézardée s’est écroulée et révèle la vraie structure de la maison khmère : une fausse démocratie et une vraie tyrannie, où un Parlement croupion et des élections sans réelle opposition servent de faire-valoir. L’économie est phagocytée par la famille de Hun Sen, au pouvoir depuis trente-trois ans – et qui a bien l’intention de s’y accrocher, jusqu’à ce que mort s’ensuive.
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