Retour de la France au Cambodge et

en Asie Pacifique

Déclaration commune

La visite officielle de HUN Manet en France du 15 au 19 Janvier marque un virement politique notable aussi bien du côté de la France que celui du Cambodge.

Dans sa lettre d’invitation à HUN Manet, le Président Emmanuel Macron a souligné : 

Nous saluons cette ouverture de la France vers cette forme de coopération basée sur le respect des règles et des lois internationales dans une zone où le conflit latent entre les Etats-Unis et la Chine se révèle de plus en plus préoccupant. 

La coopération entre la France et le Cambodge basée sur le respect des droits et des règles sera le fondement des développements futurs dans tous les domaines. Nous l’espérons.

Depuis hier, HUN Manet a rencontré plusieurs dirigeants des grandes entreprises françaises dans une offensive de charme inégalée pour les inciter à investir dans un Cambodge nouveau. La décision de ces entreprises dépendra, à notre avis, des réformes politiques que souhaite insuffler ce nouveau Premier Ministre.

Le Cambodge, sous le règne du Père de HUN Manet, a été pendant 40 ans soumis aux influences vietnamiennes, puis chinoises. L’arrivée de HUN Manet semble se libérer de cette double tutelle, avec l’affirmation d’une politique plus libérale.  Dans ses différents voyages, il a donné une importance cruciale aux investissements des pays autres que ceux précités : le Japon hier et aujourd’hui la France illustrent parfaitement ce virement.

L’arrivée des investisseurs japonais, français et autres ne sera notable que si le gouvernement de HUN Manet concrétise ses intentions de réformes politiques, judiciaires et économiques. Le développement associé des réformes de l’éducation pour que Cambodge dispose de main d’œuvre qualifiée en est le préalable.

Pour l’instant HUN Manet navigue en dehors de la sphère politique intérieure du Cambodge. Son Père, HUN Sen, Président du Parti PPC dont il est Co-président adjoint, tient toujours la barre. 

Nous avons lancé depuis plusieurs années des appels à la démocratisation de la société cambodgienne. La réforme libérale annoncée par HUN Manet ne sera compatible qu’avec cette dernière. Nous souhaitons qu’il ait le courage d’aller dans ce sens.

KEM Sokha, le Leader de l’Opposition cambodgienne, a été condamné à 27 ans de prisons, pour des raisons politiques, sous des prétextes fallacieux. Le tribunal a ainsi décidé sous pression politique de HUN Sen. Le système judiciaire doit être réformé de fond en comble. 

Nous souhaitons attirer l’attention des dirigeants politiques et économiques français sur la nécessité de baser leurs décisions en s’appuyant sur un Cambodge qui respecte l’Etat de droit, avec un système judiciaire indépendant de toute ingérence politique.

Nous demandons au Président Emmanuel Macron d’intervenir pour la libération de KEM Sokha et de tous les prisonniers politiques.

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