Notre contribution à
la résolution des conflits frontaliers
entre la Thaïlande et le Cambodge
Alors que la situation reste très tendue entre la Thaïlande et le Cambodge, avec la mobilisation des forces armées terrestres des deux côtés de la frontière, il est important de rappeler à la population thaïlandaise et cambodgienne ainsi qu’aux autorités de ces deux pays des liens historiques avec la signature de la convention de 1904, du traité de 1907 et la publication des cartes de délimitation de la frontière terrestre en 1907 et 1908 à l’échelle 1:200 000 ème.
Le Cambodge et la Thaïlande sont convenus de se retrouver à Phnom Penh le 14 juin dans le cadre de la JBC pour essayer de trouver une issue à la résolution de ces conflits frontaliers.
La poursuite de la négociation ne peut être basée que sur deux piliers simples :
1 – Juridique : la JBC doit s’engager à négocier sur la base des traités de 1904 et 1907.
2 – Technique : la JBC doit s’engager à négocier sur la base des cartes établies et publiées en 1907 et 1908. Les experts techniques cambodgiens et thaïlandais doivent tracer la ligne frontalière commune en respectant la Clause I du traité de 1907 .
Nous rappelons ici :
Article premier de la Convention du 13 février 1904
La frontière entre le Siam et le Cambodge part, sur la rive gauche du Grand-Lac, de l’embouchure de la rivière Stung-Roluos ; elle suit le parallèle de ce point dans la direction de l’Est jusqu’à la rencontre de la rivière Prék-Kompong- Tiam, puis, remontant vers le Nord, elle se confond avec le méridien de ce point de rencontre jusqu’à la chaîne de montagnes Pnom-Dang-Rek. De là elle suit la ligne de partage des eaux entre les bassins du Nam-Sen et du Mékong, d’une part, et du Nam-Moun d’autre part, et rejoint la chaîne Pnom-Padang dont elle suit la crête vers l’Est jusqu’au Mékong. En amont de ce point, le Mékong reste la frontière du royaume de Siam, conformément à l’article 1er du traité du 3 octobre 1893.
Et la clause I du traité de 21 juin 1907.
Clause I.
La frontière entre l’Indo-Chine française et le Siam part de la mer en un point situé en face du plus haut sommet de l’île de Koh-Kut. Elle suit à partir de ce point une direction Nord-Est jusqu’à la crête des Pnom-Krevanh. Il est formellement convenu que, dans tous les cas, les versants Est de ces montagnes, y compris la totalité du bassin de KIong-Kopa, doivent rester à l’Indo-Chine française.
La frontière suit la crête des Pnom-Krevanh dans la direction du Nord jusqu’à Pnom-Thom qui se trouve sur la ligne principale de partage des eaux, entre les rivières qui coulent vers le golfe de Siam et celles qui coulent vers le Grand-Lac. Du Pnom-Thom, la frontière suit d’abord dans la direction du Nord-Ouest, puis dans la direction du Nord, la limite actuelle entre la province de Battambang, d’une part, et celle de Chantaboum et Kratt d’autre part, jusqu’au point où cette frontière coupe la rivière appelée Nam-Sai. Elle suit alors le cours de cette rivière jusqu’à son confluent avec la rivière de Sisophon et cette dernière jusqu’à un point situé à 10 kilomètres en aval de la ville d’Aranh. De ce dernier point, enfin, elle se continue en droite ligne jusqu’à un point situé sur les Dang-Reck, à mi-chemin entre les passes appelées Chong-Ta-Koh et Chong-Sa-Met. Il est entendu que cette dernière ligne doit laisser en territoire siamois la route directe entre Aranh et Chong-Ta-Koh,
A partir du point ci-dessus mentionné, situé sur la crête des Dang-Reck, la frontière suit la ligne de partage des eaux entre le bassin du Grand-Lac et du Mékong d’une part, et le bassin de Nam-Moun d’autre part, et aboutit au Mékong en aval de Pak-Moun, à l’embouchure du Huei-Doue, conformément au tracé adopté par la précédente commission de délimitation le 18 janvier 1907.

